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Lac de Crop, Lac Blanc, Croix de Belledonne, Lac du Crozet #1 Rando à pieds
3 jours dans Belledonne, c'est comme changer de planète ! La montagne tient sa réputation : belle et difficile. Le chemin monte dès le début de la rando et se perd dans une forêt dense, j'improvise un itinéraire bis... car le sentier indiqué sur ma carte n'existe plus ! On récupère le GRP et ses 15 lacets serrés pour retrouver la clarté des alpages, au menu : framboises et myrtilles à profusion ! Pour rejoindre le col du Rafour, on serpente à vue dans une pente herbeuse bien raide. Quand midi sonne, on a déjà fait 1000 md+ et les sandwichs sont dévorés en quelques minutes. Après un court passage étriqué en flanc de montagne, on domine les eaux bleutées du lac de Crop : la descente est rapide et la montée difficile pour le col de la Mine de Fer : si vous aimez la pierrasse, vous êtes au bon endroit ! On enfile les 1400 md+ sans broncher, même quand une averse vient mouiller la roche : attention aux glissades ! Au col (2400 m), le vent chasse les gros nuages, le ciel est presque bleu, un chamois nous coupe la route. Au Habert de la Pierre, on suit une sente un peu exposée (passage câblé) qui coupe le ravin des Excellences : on évite ainsi 200 mètres de dénivelé jusqu'au refuge Jean Collet. L'arrivée sur le lac Blanc (2160 m) se fait sans effort, l'eau de couleur métallique vient directement du petit glacier de Freydane juste au dessus. Belle nuit sous la tente. La grimpette sur le glacier orienté ouest se fait à la fraîche, on monte au col de Freydane dans l'ombre du bloc sommital de la Croix de Belledonne. La pierre est toujours omniprésente : le sentier contourne les rochers Rouges avant l'assaut final. La Croix de Belledonne (2926 m) est un classique de la rando alpine : la superbe vue à 360 degrés sur les Alpes se paye cher, la densité au mètre carré est proche d'un jour d'ouverture des soldes : nous sommes déjà une vingtaine de touristes (il n'est même pas 10 heures) à s'agglutiner autour de la croix. Mettre l'amour au sommet est la devise du lieu, à méditer avec toute cette population ! On descend au refuge de la Pra (CAF) par les lacs du Domènon, puis au lac du Crozet, 1000 mètres plus bas. Dernière difficulté de la journée : il faut rejoindre le col de la Sitre. Le temps se dégrade rapidement, les nuages noirs nous plongent dans une brume épaisse. Un gros orage rend les dalles très glissantes au moment où le sentier devient vertigineux : difficile de s'arrêter, difficile de continuer. Il faut faire un choix : on traverse donc un endroit expo en faisant une petite prière, les pieds en avant, les mains bien agrippées sur tout ce qui dépasse. La vigilance est au max. Au col, la visibilité est inférieure à 10 mètres. Ne connaissant pas la rando, je ne sais pas à quoi m'attendre de l'autre coté. La grêle nous tombe sur la tête avant le Habert du Mousset, mais le sentier est bien marqué et s'élargit au fil de la descente. Le ciel se dégage par miracle et les masses ténébreuses restent accrochées sur les sommets. Le retour au parking se fait par un sentier facile et agréable le long du torrent le Vors, la rando extrême se transforme en une petite balade sympa... de quoi se remettre de nos émotions avant de rentrer à la maison !
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